#21 Muscle ton cerveau avant qu’il ne fonde!
À l’ère de l’IA, ton esprit mérite aussi sa salle de sport.
Salut tout le monde 👋
Je pensais simplement gagner un peu de temps.
Comme tout le monde, j’ai commencé à utiliser l’IA pour m’aider à écrire, structurer, clarifier mes idées.
Et puis j’ai pris goût à l’efficacité. À la fluidité. À la vitesse.
Jusqu’au jour où, en réécrivant pour la troisième fois un texte avec l’aide d’un assistant bien connu, je me suis arrêté net.
Petit flottement.
Et si cette pensée… n’était plus vraiment la mienne ?
Chaque premier mercredi du mois, à midi (à l’heure où retentit la sirène des pompiers), on explore ensemble des pistes pour une vie plus épanouie. Bienvenue aux nouveaux, et merci aux fidèles de continuer cette aventure où l’humain est au centre.
Depuis janvier, je passe parfois 10 à 12 heures par jour (sic 😅) à explorer le monde de l’intelligence artificielle.
Oui c’est beaucoup. C’est un choix. Une curiosité profonde.
Je voulais comprendre par moi-même.
Me faire ma propre idée.
Expérimenter ce que ça changeait. Et me l’approprier.
J’ai testé une trentaine d’outils, parfois improbables.
Programmé des agents. Automatisé des bouts de quotidien. Codé. Bidouillé. Appris beaucoup.
Et au passage… j’ai observé ce que ça faisait à mon attention, à ma créativité, à ma pensée.
Et j’en suis arrivé à la conclusion que le plus grand danger de l’IA, ce n’est pas la prise de pouvoir par une Intelligence Générale, façon Terminator.
Non, le vrai danger, c’est ce qui s’endort en nous.
C’est ce moment où tu ne sais plus si tu penses… ou si tu opères une machine qui pense à ta place.
Ce moment où, à force de simplifier, tu deviens passif.
Où tu préfères obéir à la machine de peur de mal faire les choses.
Où ton cerveau s’endort doucement, sans qu’on s’en rende compte.
Et pourtant, je ne suis pas technophobe.
Je pense que l’IA va profondément s’intégrer à nos vies.
Un peu comme la calculatrice n’a pas tué les mathématiques. Elle a permis les tableurs.
Mais le calcul mental reste une gymnastique indispensable.
Et c’est pareil ici.
On va devoir réapprendre à muscler notre esprit.
À créer des routines qui nous gardent vivants et autonomes.
Des formes d’entraînement léger, presque invisibles, mais essentiels.
De l’hormèse mentale, en somme.
Ce petit stress qu’on choisit, celui qui nous rend plus forts.
Voici ci-dessous quelques gestes que j’ai intégrés dans mon quotidien ces derniers mois.
Ils ne sont pas nouveaux, ni magiques.
Mais ils m’aident à rester ancré, à y voir plus clair… et parfois, à simplement souffler.
Je te les partage ici, en espérant qu’ils t’inspirent, ou te donnent envie de créer les tiens.
🗣️ Geste 1 - Prendre le temps d’avoir de vrais conversations
Pas pour vendre ou pour convaincre.
Pas pour communiquer.
Simplement pour prendre le temps d’échanger.
Avec ses proches. Avec des inconnus.
Écouter l’autre. Et passer un vraiment moment ensemble - entre humains.
“Au lieu de se soucier constamment de savoir s’il y a une connexion WiFi, il vaut mieux se demander s’il y a une connexion humaine à déclencher.”
J’aime beaucoup cette phrase de Caroline Arditti, extrait de son livre Nous, dans lequel elle recense 1001 façons de réenchanter son quotidien et de provoquer le destin en allant vers les autres.
Ce n’est pas toujours naturel d’aller vers les inconnus pour engager la conversation - surtout quand on est introverti comme moi 😅.
Mais s’il y a une chose dont je suis sûr, c’est que ça fait toujours du bien.
📚 Geste 2 - Prendre le temps de lire (loin de son téléphone)
Lire un vrai livre. Sans s’arrêter toutes les 5 minutes pour consulter son téléphone.
Suite à ma dernière newsletter, vous avez été deux à me partager cet article qui fait froid dans le dos:
Oui, prendre le temps de lire, aujourd’hui, c’est une forme d’acte de résistance.
Qui fait du bien.
🚶 Geste 3 - Aller marcher (sans écran)
Aucune activité ne fait plus de bien à notre corps que d’aller marcher.
C’est simple, il est conçu pour ça.
Et donc par extension, rien de fait plus de bien à nos pensées que d’aller marcher également.
Tous les grands penseurs le savent, les vraies idées viennent en marchant (cf. Aristote, Montaigne, Kant, Nietzsche, et tant d’autres…)
Même pour les actifs ultra-pressés, aller marcher est souvent la pratique avec le plus de retour sur investissement.
Pas de podcast. Pas de musique. Pas de scroll.
Le monde autour de soi, et les pensées qui reprennent naturellement leur place.
✍️ Geste 4 - Écrire pour soi (pour y voir clair)
Écrire, c’est déposer ce qu’on a dans la tête, pour y voir plus clair.
La première fois, on se sent toujours un peu bizarre quand on s’écrit à soi-même.
Puis on prend conscience que c’est une pratique millénaire.
Depuis les Pensées pour moi-même de Marc-Aurèle, de nombreuses personnes illustres ont tenu un carnet personnel pour organiser ses pensées.
Pour moi c’est devenu vital, ça fait 4 ans que je le pratique.
C’est pourquoi j’ai décidé de recentrer l’usage de mon projet Zazoo sur cette unique mission : encourager le plus grand nombre à adopter un rituel de journaling, parce que je suis persuadé que c’est extrêmement puissant.
🎧 Geste bonus (pour les plus téméraires) : marcher + parler à une IA
Ca peut sembler paradoxal vu le début de mon propos, et je ne suis pas encore catégorique à ce sujet.
Je le fais de plus en plus, et je constate uniquement des effets positifs à ce stade.
Je pars marcher, et je parle à une IA (en vocal, sans écran).
Il me relance, m’interroge, me surprend parfois, et surtout me force à reformuler mes pensées. Un vrai sparring partner.
Et je reviens avec les idées plus claires.
Ce n’est pas magique.
Mais c’est un miroir.
Et pour le moment, ça marche. A suivre…
Je ne sais pas s’il faut ralentir la technologie.
Mais je suis convaincu qu’on a besoin, nous, de ralentir à l’intérieur.
De recréer des marges. Des gestes. Des respirations.
Pour rester présents. Pour ne pas devenir des extensions de la machine.
Alors je te laisse avec cette question simple :
Et toi, que fais-tu pour que ton cerveau ne fonde pas ?
À très vite,
Anthony